Réserve de biodiversité Michael Dunn

Magog, juin 2014

Le don à perpétuité de Michael H. Dunn porte maintenant fruit des deux côtés de la frontière internationale. Originaire de Montréal, M. Dunn était un riche investisseur et un collectionneur d’art qui fit don de ses propriétés aux deux pays, après son décès en 2009. Son testament stipulait que les terres données soient gardées aux fins de conservation, d’usage publique et récréatif. Totalisant une surface de quelque 800 acres répartis à peu près également de part et d’autre de la frontière, les propriétés de M. Dunn ont une immense valeur récréative et de conservation. Ces propriétés possèdent un mille de rive non développée et une plante rare, la ciguë (hemlock) du côté québécois. Du côté vermontois, il y a aussi un mille de rive, des milieux humides où de nombreuses espèces d’animaux et de plantes rares ou menacées sont présentes.

Basé sur une coopération entre l’état et le fédéral et dans le respect des volontés de m. Dunn, un nouveau régime de conservation a été mis en place rapidement au Vermont. Cette aire, nommée la « Eagle Point National Management Area », est déjà ouverte aux visiteurs et on trouve du personnel sur place, une signalisation, des aires de stationnement, de l’observation de la faune et d’autres activités estivales et hivernales ayant peu d’impacts sur l’environnement.

Du côté québécois, après des délais au début, la province a aussi fait des progrès considérables en créant ce qui est maintenant connu sous le nom de « Réserve de biodiversité Michael Dunn ». Bien que certaines exigences législatives et de planification soient encore en suspend et attendent d’être révélées, les signes de départ de réglementation concernant la Réserve de biodiversité sont encourageants.

En mai 2012, la responsabilité de l’éventuelle Réserve de biodiversité Dunn a été transférée du ministère des Ressources naturelles au ministère du Développement durable, de l’environnement de la faune et des parcs. Ce transfert est bénéfique puisque c’est ce dernier ministère qui a comme mandat et juridiction de s’occuper d’une telle réserve de biodiversité.

À l’automne 2012, conformément à la loi provinciale, des consultations interdépartementales et avec les Premières nations ont eu lieu.

Durant les deux dernières années, la province a effectué des études biophysiques et a préparé des plans préliminaires de conservation pour la réserve. Un événement important s’est produit le 13 novembre 2013 quand les journaux ont publié que la propriété de Michael Dunn était devenue Réserve de biodiversité Michael Dunn.

Le 20 mai 2014, un communiqué de presse provenant du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a sollicité la collaboration de la population afin d’assurer la protection du patrimoine naturel de l’ancienne propriété Dunn.

Les prochaines étapes vont impliquer la préparation d’un plan d’administration et de sa révision publique tout autant que la détermination des engagements budgétaires et des responsabilités administratives relatives aux opérations et à l’entretien. On peut dire que guidée par ses propres législations de conservation, par les normes internationales de conservation et par les volontés testamentaires de M. Dunn, la province semble être sur la bonne voie en désignant la propriété de Dunn comme réserve de biodiversité. Une telle désignation met la priorité sur la protection de la nature tout en accordant moins d’importance aux usages de type récréatifs et éducatifs quotidiens. À date, Québec a posé les bons gestes et on doit lui donner crédit pour ce qu’il a fait. Toutefois, des progrès doivent être faits pour donner au public le sentiment que la Réserve de biodiversité aboutira finalement. Le public a besoin d’avoir une complète compréhension de ce qui guide la province dans l’organisation des réserves de biodiversité. En ce moment les lignes directrices fournies sont insuffisantes. Aussi, le public a besoin de connaître quels seront les engagements financiers et budgétaires opérationnels que la province est prête à faire puisque sans appuis financiers, toute cette affaire n’aura été qu’un exercice sur papier. Finalement, le public doit avoir l’assurance que, pendant qu’il recherche des partenaires pour mettre la réserve en opération, le gouvernement conserve un rôle clé et toute la responsabilité administrative de la réserve.

Tom Kovacs, Vice-Président
traduction par Madeleine Saint-Pierre, administratrice

Plan de conservation 

Le plan de conservation de cette aire protégée peut être consulté sur le site Web du Ministère à l’adresse suivante: http://www.mddep.gouv.qc.ca/biodiversite/reserves-bio/michael-dunn/plan-conservation.pdf