Bandes Riveraines

Qu'est-ce qu'une bande riveraine?

La bande riveraine est la section de terre qui borde les lacs et cours d'eau. Lorsqu'elle est végétalisée, cette bande peut grandement protéger les milieux aquatiques en formant une barrière contre la pollution. Cependant, pour jouer pleinement son rôle, une bande riveraine doit être assez large, être composée de plantes indigènes et comporter trois strates : herbacée, arbustive et arborescente.

Quels sont les bénéfices offerts par les bandes riveraines?

Pour assurer le maintien de la qualité des plans d'eau à long terme, il est capital de redonner un caractère naturel aux rives, car les rôles de la bande riveraine sont multiples : 

Fonction d'assainissement

Lorsque l'eau de pluie touche le sol, elle s'écoule vers les cours d'eau, entraînant avec elle une partie des contaminants qui se trouvent sur le sol, dont les sédiments, les éléments nutritifs, les pesticides et les bactéries. Servant de barrière naturelle, la bande de végétation permet de réduire l'apport de ces contaminants vers les plans d'eau. En effet, la présence de tiges et de feuillage sur le sol réduit la vitesse de l'écoulement de l'eau, ce qui réduit sa capacité à transporter les contaminants sur de longues distances. Ainsi, l'eau peut prendre le temps de s'infiltrer dans le sol et les contaminants sont alors déposés avant d'atteindre les cours d'eau. De leur côté, les racines des plantes vont absorber les éléments nutritifs et retenir le sol pour protéger les berges contre l'érosion et les glissements de terrain. La bande riveraine sert donc de filtre afin de préserver la qualité de l'eau potable et de l'eau de baignade, mais aussi de tout l'écosystème aquatique.

Fonction écologique

Les bandes riveraines permettent de protéger les habitats aquatiques et riverains. La végétation en bordure de l'eau sert d'abris et de nourriture pour de nombreuses espèces animales. De plus, les arbres créent de l'ombre pour maintenir l'eau à une température fraîche malgré les chaudes journées d'été. Plusieurs espèces de poissons, tels que les truites et les saumons, n'aiment pas les eaux chaudes. En fait, si la température de l'eau augmente, l'oxygène dissous dans l'eau diminue. Comme ces poissons ont de grands besoins en oxygène, cette augmentation de la température de l'eau leur est donc nuisible. D'autre part, les bandes riveraines protègent aussi les poissons en freinant l'apport de sédiments. Un trop grand apport de ces derniers dans l'eau aurait en effet le potentiel de tuer les poissons en irritant les branchies, les yeux et les écailles.

Protection de la qualité esthétique du paysage

L'apport d'éléments nutritifs dans les lacs provoque la croissance excessive des plantes et des algues, dont plusieurs espèces toxiques ou nuisibles. Celles-ci diminuent la transparence de l'eau, en altèrent le goût, l'odeur et la qualité, augmentent les coûts de traitement de l'eau potable, diminuent la quantité d'oxygène et nuisent à la navigation de plaisance. La présence d'une bande riveraine permet donc de conserver le caractère naturel des berges et de contribuer à augmenter la valeur des propriétés en diminuant les nuisances liées à un apport excessif de nutriments.

Quelle est la largeur idéale d'une bande riveraine?

Afin de s'assurer des services écologiques rendus par la bande riveraine, il est important que cette dernière soit d'une dimension suffisante. Selon la Politique de Protection des rives, du littoral et des plaines inondables du gouvernement du Québec, la rive protégée devrait avoir une largeur minimale de 10 mètres lorsque la pente du terrain est inférieure à 30 %. Lorsque cette pente est plus abrupte (plus de 30 %), la protection minimale devrait alors s'étendre à une largeur de 15 mètres. En effet, plus la pente est abrupte, plus la largeur de la bande de protection doit être importante afin d'optimiser la rugosité de la végétation et de ralentir au maximum l'écoulement de surface.

Une combinaison d'herbages, d'arbustes et d'arbres permettra aussi d'augmenter le pouvoir épurateur de la bande riveraine et d'accroître la diversité de l'habitat faunique. Ainsi, une bande étroite (6 m) ne remplira efficacement qu'un rôle de stabilisation des berges alors qu'une bande large (28 m) permettra d'assurer tous les services écologiques de la bande riveraine (figure 1).

Il est important de spécifier que la bande riveraine est plus efficace lorsqu'elle est combinée à des programmes de contrôle des fertilisants, du ruissellement et de l'érosion (entretenir les fosses septiques, éviter l'usage d'engrais, de savons avec phosphate, protection des sols mis à nu…).

Effets bénéfique de la bande riveraine en fonction de sa largeur

 
Source: Garret et al., 2000.
 

La bande riveraine de mon cours d’eau ou de ma rive de lac est dégradée, qu’est-ce que je fais?

Si la bande riveraine a été détruite ou est endommagée, on procédera à sa renaturalisation. Plusieurs municipalités en exigent même la restauration par règlement. Il y a trois façons de faire pour renaturaliser une rive : on peut soit laisser pousser la végétation naturelle de façon à ce que la bande riveraine se reconstitue d’elle-même, soit initier la reprise des végétaux soi-même en y plantant quelques végétaux, ou bien on fera faire les travaux par des experts. Pour de plus amples informations sur les techniques à privilégier, nous vous invitons à consulter la section renaturalisation du lexique. Pour savoir ce que vous pouvez faire de plus, nous vous invitons à consulter la section du menu Agissez! qui vous concerne.

Pour en connaître davantage :


Sources :

  • Conseil de bassin de la rivière Etchemin (CBE), 2005. Symbiose, le bulletin officiel du Conseil de bassin de la rivière Etchemin. (page consultée le 21 octobre 2008)
  • Centre de Conservation des Sols et de l'Eau de l'est du Canada (CCSE), 2007. Les bandes riveraines et la qualité de l'eau: une revue de la littérature (9 février 2007).
  • Duchemin, M. et Majdoub, R., 2004. Les bandes végétales filtrantes : de la parcelle au bassin versant. IRDA, Vecteur environnement, vol. 37, no 2, p.36-50.
  • Gagnon, E. et Gangbazo, G. (2007). Efficacité des bandes riveraines : analyse de la documentation scientifique et perspectives, Québec, Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Direction des politiques de l'eau, 17 p.
  • Goupil, J.Y., 2002. Protection des rives, du littoral et des plaines inondables: guide des bonnes pratiques, Québec, ministère de l'Environnement et de la Faune, Service de l'aménagement et de la protection des rives et du littoral, 174 p.
  • Regroupement des Associations Pour la Protection de l'Environnement des Lacs et cours d'eau de l'Estrie et du haut bassin de la Saint-François (RAPPEL), 2008. L'eutrophisation (vieillissement) des lacs. In Accueil. Lacs, Eutrophisation, [En ligne]. http://www.rappel.qc.ca/lac/eutrophisation/5-lac/27-leutrophisation-vieillissement-des-lacs.html (page consultée le 21 octobre 2008)
  • Zone d'intervention prioritaire (ZIP) ALMA-JONQUIÈRE, 2008. Techniques de stabilisation végétale. Document PDF.